Les BD de Jean-Yves Brouard dans...
TINTIN-Reporter

Cet hebdomadaire, à partir de début novembre 1988, prenait la suite du journal de Tintin, dont il gardait le titre ; il a cessé de paraître le 28 juillet 1989 et Jean-Yves Brouard avait commencé à publier des BD dans ce magazine à partir d'avril.

Derelict

Dessinateur : Laurent Hirn
2 planches
21 avril 1989

Ce récit, qui racontait l’échouage du supertanker américain "Exxon Valdez" sur les côtes d'Alaska, inaugurait une série didactique intitulée "L'actualité par la bande" et racontant en BD, sur deux pages, un fait divers très récent. Les récits suivants ont été écrits par d’autres scénaristes (qui n'avaient pas tous, hélas, la fibre journalistique) et illustrés par d'autres dessinateurs.

Le principe était de faire raconter l’événement par le personnage de Tintin en personne ; ainsi, le célèbre journaliste de papier était-il montré dans la première vignette, introduisant le sujet. Pour l'occasion, la rédaction puisait directement dans les albums de la série de Hergé, avec l'autorisation des ayants-droit, et choisissait une image représentant Tintin avec un costume approprié ou dans une situation proche du fait d'actualité ; par exemple, pour l'évocation de l'échouage du pétrolier sur une latitude froide, Tintin portait une tenue polaire (vignette extraite de L'étoile mystérieuse). La suite de la narration était sensée être dite par Tintin, mais en voix "off". Hergé ayant interdit qu'on fasse vivre de nouvelles aventures à son personnage fétiche, c'est sans doute là une des très rares occasions où d'autres auteurs ont pu le scénariser...



La conquête de la Lune.

Dessinateur : Loïc Derrien
12 récits, à raison d’1 à 5 planches hebdomadaires (par exemple, le récit du vol dans l'espace de Youri Gagarine tenait sur 5 planches ; numéro du 2 juin 1989).
A partir du numéro du 12 mai 1989

Cette série avait été créée pour accompagner la republication, semaine après semaine, dans les pages du magazine, de la double aventure de Tintin "Objectif Lune" et "On a marché sur la Lune" (en version originale, telle qu'elle parut, avant certaines modifications, dans le journal de Tintin dans les années 50).

1989 était en effet l’occasion de fêter le 20e anniversaire de la marche de l’astronaute américain Neil Armstrong le 20 juillet 1969. Dans le numéro du magazine devant paraître autour du 20 juillet 1989, furent programmés la célèbre planche où Tintin pose le pied sur la Lune, deux planches (dues à J.-Y. Brouard et L. Derrien) racontant l’événement réel, et un article sur le même sujet.

Dans l'intervalle les récits programmés ponctuèrent l'aventure de Tintin avec des anecdotes authentiques (par exemple, la présence de Milou à bord de la fusée lunaire inspira une planche racontant la première mise sur orbite d'une chienne, Leïka, à bord d'un satellite soviétique ; plus loin, la sortie inopinée du capitaine Haddock hors de la fusée favorisa la publication du récit de la première sortie dans l'espace du cosmonaute Leonov ; une autre péripétie de l'aventure d'Hergé fut l'occasion d'évoquer le premier tour de la Lune par l'équipage américain d'Apollo VIII ; etc.).


Youri Gagarine va partir pour l’espace dans quelques secondes.

Dans un autre récit, le LEM d'Apollo XI s’apprête à alunir. Les cinq planches composant ce récit sont présentées sur le site du dessinateur : www.loicderrien-illustration.com


Panique au Bourget !

Dessinateur : Daniel Chauvin
5 planches couleur
9 juin 1989

BD publiée à l’occasion du Salon international de l’aviation et de l’espace au Bourget, qui a lieu au cours du mois de juin de chaque année impaire.


Au cours d’une scène dramatique, dans la planche 4 (ci-dessus), un petit avion de tourisme, se posant en catastrophe sur la piste du Bourget, est confronté à un Antonov 124, le plus gros avion du monde à la fin des années 80. Le monomoteur, "héros" de la BD, est un Robin DR-300 "Petit Prince" de 120 CV, immatriculé F-BTBU ; il a vraiment existé : il appartenait à l’époque à l’aéro-club des Alcyons situé à Saint-Cyr-l’Ecole (dans la banlieue parisienne). Jean-Yves Brouard, inscrit à ce club, l’a lui-même piloté à de nombreuses reprises ; avant de réaliser la BD, le scénariste a emmené Daniel Chauvin en balade pour que ce dernier se familiarise avec le même appareil et le prenne en photo sous divers angles.